Dans la sphère utérine, nos poumons imprégnés de liquide, nous percevions pour la première fois les sensations et sons de l'environnement extérieur. Le langage nous a été transmis, nous l'avons ressenti, ouï, imité en écho, structuré nos organes et notre bouche. Nous avons avec lui façonné notre personnalité et notre mode de pensée. Notre existence est un sas entre deux néants, entre le monde mort pré-utérin et celui de la décomposition. Nous devons alors peut-être questionner le sens de notre passage sur terre ? Du monde empirique nos questions se soulèvent en idées élévatrices mais, les réponses contiennent-elles les questions ou les questions sont-elles des réponses déguisées ? Les mots engendrent-ils des interrogations, les mères enfantent-elles leurs propres doutes, et des êtres pleins de curiosité ? Le fluides corporels sont des encres de mystère. Le sang menstruel, la semence masculine, les larmes, l'urine, qui s'échappent a flot d'un corps formé et périssable, emplissent des pages pour penser à un monde plein de détournements, d'espoir et d'anéantissement. De l'embryon a la tombe. Des gravures sur pierre aux caractères et codes numériques. Nous transgressons depuis le monde des morts, reformulons sans cesse notre présent, faisons vibrer un avenir qui prend toutes formes possibles.