Pourquoi se fait tant ressentir ce besoin essentiel/existentiel? Et ce désir irrésistible d'écrire ? Celui d'être lu ? Celui de lire ? De s'envelopper de toutes sortes de mots ? Il me semblait être animée par l'envie doucement agréable et finement ludique d'écrire. Ou bien, prise d'un élan de rage et de douleur, être portée par l'expulsion d'un Mal, tâchant des pages saines avec des mots et maux malpropres ou peineux. Je tournoie au fond d'un puits sombre et étouffant, de son air dense de vielles questions qui ressurgissent depuis l'existence même du monde. Sont-elles devenues des spectres d'elles-mêmes ou ont-elles la capacité de se transformer et de se magnifier ? Une envie dévorante pourtant renait en moi chaque jour et je continue Ma Danse Macabre au fond du puits. Je lutte avec la page blanche, l'encrasse de mots creux ou bien trop fouillis, je la sublime, la tords, la retourne, la vide, la ré-empli. Le temps m'a fui. Il s'est écoulé entre mes doigts comme du sable ou de l'eau, un liquide amniotique. Ou bien de l'Encre perdue. Pourtant, je sais pertinemment que demain, j'écrirai de nouveau. A gain et à perte. "Ô Satan prends pitié de ma longue misère!"